Pourquoi 7 entrepreneurs sur 10 tombent en dépression après un exit

Aug 3, 2025

Pourquoi 7 entrepreneurs sur 10 tombent en dépression après un exit

C’est l’ironie ultime de la réussite :
Vous vendez votre entreprise, vous empochez des millions…
Et vous sombrez.

Le phénomène est massif, mais rarement abordé car tabou :
7 entrepreneurs sur 10 vivent une forme de chute psychologique ou dépressive après leur exit.

Pourquoi ? Trois raisons principales :

1. Le vide

Avant, vous couriez. Vous construisiez. Vous surviviez.
L’entreprise vous fournissait tout : un but, une adrénaline, une raison de vous lever.
Puis l’argent tombe.
Et vous vous retrouvez là, devant votre compte, à cliquer compulsivement sur les apps de suivi patrimonial… sans plus savoir quoi faire de vos journées.

"J’étais programmé pour l’action. Quand tout s’est arrêté, j’ai flippé."

Le manque de mouvement tue le sens.
Vous n’avez plus de rendez-vous vitaux, plus de décisions brûlantes à prendre, plus de tension.
Et quand l’entrepreneur ne transpire plus, il dépérit.

2. La solitude

L’exit vous élève financièrement. Mais il vous isole socialement.
Vos anciens collègues ne vous appellent plus.
Votre famille ne comprend pas vos doutes.
Et vos amis continuent de courir après leur crédit immo, pendant que vous vous demandez si vous devez vous lancer dans la trufficulture ou racheter un terrain de padel.

"L’argent m’a séparé du monde réel. Je me suis retrouvé à parler à mon avocat plus qu’à mes potes."

Les gens ne comprennent pas ce que vous vivez.
Et souvent, vous-même n’osez pas dire que vous allez mal, parce que “vous avez tout pour être heureux”.
Le piège se referme. Vous vous taisez. Et vous vous abîmez.

3. La perte de sens

Votre entreprise n’était pas juste une société.
C’était votre identité.
Et maintenant ? Vous êtes qui ?

"J’étais ‘le fondateur de’. Aujourd’hui, je suis un mec qui a vendu. Et après ?"

Vous avez tout sacrifié pour atteindre un sommet.
Mais en haut, il n’y a ni panneau indicateur, ni nouvelle boussole.
Juste le vertige.

Et ce vertige est amplifié par trois manques majeurs :

  • Manque d’objectif : vous n’avez plus de guerre à mener.
  • Manque d’action : vous êtes un border collie enfermé dans une cage.
  • Manque de structure : tout semble flou, diffus, inutile.

Biologie, pression, fusion identitaire : un terrain glissant

Le problème est aussi neurologique. Les études sont formelles :

  • Les entrepreneurs ont 2x plus de risques de dépression.
  • 6x plus de TDAH, 10x plus de troubles bipolaires.
  • Et 72% ont déclaré des troubles de santé mentale dans leur carrière.

Pourquoi ?
Parce qu’on est souvent hypomanes, obsessionnels, suradaptés, surengagés.
Parce qu’on tire notre valeur de la réussite.
Parce qu’on a fusionné avec notre boîte jusqu’à s’y perdre.
Et que la vente, aussi glorieuse soit-elle, nous coupe un membre.

Et ensuite ? Que faire pour ne pas sombrer ?

Pas de recette miracle. Mais des antidotes puissants existent :

→ Dissocier son identité de son entreprise

Organisez un rituel de clôture. Tournez symboliquement la page.
Puis explorez d’autres projets, d’autres parts de vous-même. Pas pour “refaire un exit”. Pour vous retrouver.

→ Redéfinir vos buts

Fuyez la mollesse, l’embourgeoisement, les petits plaisirs installés.
Retrouvez une cause. Une bataille. Un cap.

“L’entrepreneur a besoin d’un feu. Sans ça, il refroidit de l’intérieur.”

→ Reconnecter avec ceux qui savent

Votre psy ne suffira pas.
Votre banquier non plus.
Il vous faut des pairs. Des entrepreneurs qui ont vécu ce que vous vivez.
Rejoignez des cercles où on ne vous regarde pas comme un ovni. Où la réussite ne vous rend pas seul, mais plus compris.

En conclusion

Ce n’est pas l’exit qui détruit.
C’est l’absence de sens après l’exit.
C’est croire que le jeu est fini alors qu’il ne fait que changer de niveau.

Vous avez gagné le droit de recommencer.
À une autre échelle.

Photo : Ivan Bandura

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